Le Réseau Culturel Franco-Berbère (CBF), en partenariat avec la Ville de Drancy et ses partenaires institutionnels et associatifs, organise la cérémonie de dévoilement de la plaque du Centre Culturel Lounès Matoub, le samedi 29 novembre 2025, à 11h.
Cet événement constitue un moment historique pour la communauté amazighe de France, pour les défenseurs de la culture et des libertés, et pour toutes celles et ceux qui reconnaissent en Lounès Matoub une figure majeure du combat identitaire et démocratique.
Lounès Matoub n’était pas seulement un poète, un musicien et un chanteur-compositeur de génie : il était une voix libre. Une voix qui a porté, avec une intensité unique, les aspirations profondes d’un peuple épris de dignité, de liberté et de justice.
Lounès Matoub : une vie dédiée à la poésie, à l’identité et aux libertés
Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, en Kabylie, Lounès Matoub grandit dans une région marquée par la guerre de libération algérienne, mais aussi par les tragiques événements de 1963, liés au soulèvement du FFS. Ces drames marqueront durablement son imaginaire poétique et inspireront ses premières compositions.
À 19 ans, son service militaire (1975-1977) le confronte au déni identitaire et culturel réservé aux Amazighs. Il transformera cette injustice en énergie créatrice, faisant de chaque révolte et de chaque indignation une chanson.
Son œuvre – 28 albums – est une fresque vivante, comparable aux gravures du Tassili ou aux tatouages kabyles, retraçant le destin d’un homme indissociable de celui de son peuple.
Un engagement sans compromis
La trajectoire de Matoub est aussi celle d’un combat acharné contre toutes les formes d’oppression :
• 9 octobre 1988 : il survit miraculeusement à une tentative d’assassinat par un gendarme, qui lui tire cinq balles à bout portant.
• 25 septembre 1994 : il est enlevé par un groupe terroriste islamiste, séquestré, jugé et condamné à mort. Une mobilisation populaire sans précédent finit par imposer sa libération.
• 25 juin 1998 : il est assassiné dans une embuscade, événement qui provoquera une onde de choc en Kabylie et dans toute la diaspora amazighe.
Sa mort entraîne plusieurs jours d’émeutes et une immense procession populaire lors de ses funérailles. Jamais la Kabylie n’avait connu un bouleversement aussi profond.
Une reconnaissance nationale et internationale
De son vivant, son engagement lui vaut de nombreuses distinctions, parmi lesquelles :
- Le Prix de la Mémoire (1994), remis par Danielle Mitterrand au nom de la Fondation France Libertés ;
- Le Prix de la Liberté d’Expression (1995), décerné par les journalistes canadiens du SCIJ ;
- Le Prix Tahar Djaout (1995), attribué par la Fondation Nourredine Abba.
Aujourd’hui, Matoub demeure une référence mondiale dans les combats pour les libertés fondamentales, l’égalité femmes-hommes, la démocratie et la reconnaissance identitaire. Les jeunes générations continuent de le chanter comme un hymne d’espérance, de résistance et d’amour.
Informations pratiques
Dévoilement de la plaque – Centre Culturel Lounès Matoub
📅 Samedi 29 novembre 2025
🕚 À 11h00
📍 37 boulevard Paul Vaillant Couturier, 93700 Drancy