La cérémonie de remise du prix littéraire de la ville de Caen (Calvados) a eu lieu ce mercredi 21 février 2024. Avec son roman La nuit barbare, Zadig Hamroune est le lauréat de cette 43e édition.
Le nouveau prix littéraire de la ville de Caen (Calvados) est connu. Il a été décerné à Zadig Hamroune, pour son autoportrait romancé, La nuit barbare, ce mercredi 21 février 2024 à la bibliothèque Alexis-de-Tocqueville.
Né à Caen, le 3 décembre 1967, Zadig Hamroune vit son enfance dans le quartier de Montmorency, à Hérouville-Saint-Clair, une banlieue alors « bucolique » en périphérie de la capitale bas normande. Une enfance bercée par les notes de Michèle Torr « extrêmement douloureuse et très très heureuse », relate-t-il en 2015 au micro de France Inter , dans l’émission D’ici et d’ailleurs .
Un sentiment d’être « un peu apatride »
Fils de parents kabyles, le quinquagénaire trace son chemin à travers la littérature dès l’âge de 12 ans. Stendhal, Paul Valéry, ou encore Philippe Claudel alimentent sa soif de lecture. Et, en même temps, Zadig Hamroune rompt totalement avec ses racines. Il a honte, exprime-t-il toujours au micro de la radio publique.
Au fil de ses voyages, l’auteur se sent « un peu apatride ». Rome, Londres, Paris, aucune de ces villes ne lui procure ce sentiment « d’être chez moi ». Jusqu’au moment où il (re) pose pied à terre dans sa ville natale.
« Caen, c’est ma patrie »
Son roman, publié aux éditions Emmanuelle Collas en 2023, raconte sa vie par la voix de Lyazid, « dernier de la fratrie qui rêve d’affirmer sa présence au monde par l’art et l’écriture », présente Claudette Caux, présidente du jury. Un ouvrage qui nous emmène « au cœur d’une famille nombreuse issue de l’immigration, poursuit la présidente du jury. C’est un récit mené par une polyphonie efficace. Il y a la voix de Lyazid à 6 ans, à 12 ans, à 56 ans. Et celles de la famille. Un récit, qui se justifie par des flash-back de la mémoire de Lyazid pendant près de quarante ans, servi par une très belle écriture où l’auteur passe d’un niveau de langue familier à un niveau plus soutenu. »
« Mes parents ont eu l’idée salvatrice de venir s’installer à Caen en 1966. Eux-mêmes étant des gens de l’exil, a témoigné Zadig Hamroune, ému, devant une salve d’applaudissements. Caen, c’est ma patrie. C’est le lieu de mon enfance, c’est le lieu qui m’a constitué. Et ce prix me va droit au cœur. » C’est aussi le lieu d’écriture de La nuit barbare.
Source : Ouest France
Ecrit par Tom SAVARY.
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